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Qu’est-ce que le Carême ?

Enguerran de Kerhor
Homélie

Homélie du 18 février 2018, 1er dimanche de Carême. Dieu se donne totalement à nous à Pâques par l’offrande de sa vie et nous, est-ce que nous nous donnons à…

Chers frères et sœurs,

Depuis mercredi nous voici entrés dans le temps du Carême.

Malgré nous, dans nos pensées ou dans nos cœurs le Carême n’est pas vraiment un temps très réjouissant. Rares sont ceux qui à l’approche du Carême se disent : génial voici le Carême !

Au mieux on se dit : je vais en profiter pour perdre un ou deux kilos, pour essayer la nouvelle cure mono aliment à la mode. D’ailleurs avant que je ne parte au Cameroun, plusieurs fois au Carême j’étais sollicité pour essayer de faire une semaine avec un seul aliment, ou deux ou trois ou qu’avec des glucides, etc…en me disant que c’était très bon pour le corps et pour la vie spirituelle.

Pour d’autres le Carême c’est ne plus avaler un seul carré de chocolat pendant 40 jours et estimer que si on a réussi ce grand défi, on a fait ainsi un très bon Carême. Quand j’étais au séminaire à St Gènes on allait chaque semaine chez les Dominicains et en plein temps de Carême celui qui est maintenant Mgr David Macaire nous offrait après chaque repas son petit chocolat du Carême. J’avoue que j’étais un peu troublé à chaque fois, mais ça m’a fait réfléchir.

Bien qu’on le dise souvent, le Carême n’est pas d’abord un temps de pénitence, il n’est pas d’abord un temps d’effort, ni même un temps de conversion.

Le Carême vient du mot latin quadragesima qui signifie quarante. Quarante jours avant Pâques. Le but premier du Carême est donc Pâques. Il me semble que nous risquons de viser trop rapidement des efforts à faire avant même de réfléchir à pourquoi on les fait.

Quand j’étais au séminaire en Belgique, lors d’une retraite de Carême j’ai été particulièrement surpris d’entendre notre prédicateur nous prêcher la retraite en nous parlant uniquement du mystère Pascal. Rien sur les efforts, rien sur comment se convertir, etc. Par contre en nous parlant du mystère de Pâques, il suscitait en nos cœurs un profond désir d’union à Jésus qui va mourir et ressusciter pour nous, pour nous sauver.

Chers frères et sœurs, est-ce qu’en commençant ce Carême, nous avons déjà notre cœur tourné vers Jésus qui, en signe de son amour pour nous, va nous offrir sa vie, nous offrir le pardon de Dieu, la réconciliation avec lui, la vie éternelle ? Comment notre temps de Carême pourrait être triste et pénible lorsqu’on se prépare à un tel évènement ?

Mercredi, le père Eric prenait une bonne image. Faire des travaux c’est souvent pénible. Pour rénover une pièce, il faut commencer par arracher le papier peint, casser les parties pourries des murs où l’eau s’est infiltrée, aplanir l’ensemble des surfaces à repeindre, enduire et passer la couche de finition. Tout cela est fastidieux et parfois particulièrement pénible surtout quand on tombe sur des épreuves imprévues. Mais ce qui nous aide à tenir et même à commencer les travaux c’est la belle pièce que nous avons envie de réaliser. Ce but nous donne de la joie et de l’espérance, du début à la fin de la rénovation.

Le Carême c’est donc un peu la même chose : c’est avoir toujours en tête la joie de la résurrection qui approche et pour laquelle nous voulons préparer notre cœur. Effectivement ce temps de préparation à l’accueil du Salut et de l’amour de Dieu pour nous, nous conduit à faire des efforts, à nous convertir, à rénover notre maison intérieure pour accueillir du mieux possible le grand don du Salut et de la vie en Dieu.

Dieu se donne totalement à nous à Pâques par l’offrande de sa vie et nous, est-ce que nous nous donnons à Dieu ? Le Carême nous donne du temps pour vivre ce don de nous-même à Dieu. Nous pouvons alors comprendre les 3 piliers du Carême :

  • À travers la prière, nous nous unissons à Dieu, nous nous mettons en relation avec Lui.
  • À travers le partage, nous nous rapprochons de Dieu : tout ce que nous faisons à l’un de ces petits, c’est à Jésus que nous le faisons.
  • À travers le jeûne, nous donnons à Dieu une place plus grande dans nos vies.

Aujourd’hui dans l’évangile nous voyons Jésus se rendre au désert poussé par l’Esprit Saint. Jésus ne se donne pas lui-même ses épreuves ou ses efforts, il se laisse guider par l’Esprit Saint et c’est avec l’Esprit-Saint qu’il affronte les tentations. Frères et sœurs, ne vivons pas ce Carême sans Dieu. Comme Jésus, laissons-nous conduire par l’Esprit. « Vivez sous la conduite de l’Esprit pour ne pas succomber à l’emprise de la chair » nous dit Saint Paul (Ga 5,16).

La retraite paroissiale que nous avons commencée mercredi nous aide concrètement à viser Pâques, centrés sur Jésus, qui lui en premier transformera nos vies, pour que nous puissions accueillir Sa vie. En reprenant les mots du pape François que nous avons médité hier et avant-hier, nous pouvons dire que le Carême : « C’est le moment pour dire à Jésus Christ : « Seigneur, je me suis laissé tromper, de mille manières j’ai fui ton amour, cependant je suis ici une fois encore pour renouveler mon alliance avec toi. J’ai besoin de toi. Rachète-moi de nouveau Seigneur, accepte-moi encore une fois entre tes bras rédempteurs ».

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