Depuis plusieurs semaines, je relis le livre de l’Apocalypse. Le dernier livre de la Bible a été écrit par saint Jean pour encourager des communautés chrétiennes qui connaissaient une période de persécution.
C’est donc un livre pour le temps de l’épreuve. Cela tombe bien, vu les circonstances. Je pense d’abord aux conditions de vie qui sont difficiles, à cause de l’épidémie qui connait un regain important. Dans nos familles, nos écoles, nos entreprises, nos services de santé, nos activités ordinaires, la concorde et la sérénité sont souvent mises à mal.
Je pense aussi à la situation de notre société, dont certaines difficultés sont mises en évidence par les débats politiques actuels, qui risquent toujours d’accentuer les clivages et les troubles.
Je pense aussi à la déchristianisation qui touche nos familles, nos quartiers, nos réseaux : combien de proches, de collègues de travail ou de voisins savent-ils encore ce que Noël représente, la venue du Sauveur ?
Je pense aussi à la fragilité de l’Eglise dans bien des endroits. Comment ne pas y être sensible ?
Tout cela peut provoquer en nous tristesse, inquiétude et découragement. Quand les épreuves s’accumulent, on peut perdre la joie, la paix du cœur et l’élan de la vie chrétienne et se laisser paralyser.
C’est là qu’il nous est bon de réentendre les paroles de l’Apocalypse. Elles nous mettent en présence du Christ Jésus, le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts, celui qui nous aime et nous a lavés de nos péchés par son sang (cf. Ap 1, 5). Il nous dit : « Ne crains pas ! Je suis le premier et le dernier, le vivant. » (Ap 1, 17).
Dans les lettres aux sept Eglises qui ouvrent le livre, Jésus félicite ses frères : « Je connais tes actions, ta peine, ta persévérance » (2,2), « Je sais ta détresse et ta pauvreté ; pourtant tu es riche ! » (2, 9), « Tu tiens ferme à mon nom, et tu n’as pas renié ma foi. » (2, 13), « Je connais tes actions, je sais ton amour, ta foi, ton engagement, ta persévérance, et tes dernières actions surpassent les premières. » (2, 19).
Et Jésus les exhorte : « Sois sans aucune crainte pour ce que tu vas souffrir. (…) Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de la vie. » (2, 10). Chaque lettre s’achève par une magnifique promesse au « vainqueur », c’est-à-dire à celui qui se sera battu pour rester fidèle au Christ et à son Esprit durant le temps d’épreuve. Et cette promesse concerne la vie éternelle, rien de moins !
Serons-nous ceux qui gardent la joie de la foi, la force de l’espérance et les communiquent ? Les promesses en valent la peine. Allez relire les deux premiers chapitres de l’Apocalypse !
Père Eric Jacquinet