Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

« Et vous, que dites-vous : pour vous, qui suis-je ? »

Homélie du 16 septembre 2018
Homélie

« Au dire des gens qui suis-je ? » demande Jésus à ses disciples (Mc 8,27). Au milieu de l’Evangile de Marc, cette question de Jésus est opportune pour que…

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. »

Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne.

Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement.

Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. »

Homélie

« Au dire des gens qui suis-je ? » demande Jésus à ses disciples (Mc 8,27). Les réponses qui s’en suivent nous montrent qu’il n’est pas si facile de répondre à cette question : Jean-Baptiste, Elie, un prophète … « Et vous, que dites-vous », continue Jésus, « Pour vous qui suis-je ? » Là encore, même si la confession de foi de Pierre est parfaite : « Tu es le Messie » – , un désaccord profond apparaît entre Pierre et Jésus sur le sens du terme de Messie ou de Christ.

Au milieu de l’Evangile de Marc, cette question de Jésus – « qui suis-je ? » est donc opportune pour que la lumière de la vérité chasse la tentation de suivre de faux chemins de foi. Et au cœur de notre propre chemin de foi, cette question doit aussi retentir pour que notre foi s’affermisse et ne faiblisse pas à l’heure du combat.

Reprenons donc, frères et sœurs, un à un les enseignements que nous pouvons tirer de l’Evangile de ce jour, afin de marcher, non pas dans les ténèbres, mais dans la lumière. Nous l’avons entendu, certains pensent que Jésus est Jean-Baptiste. C’est à bon droit car Jésus continue l’œuvre de Jean-Baptiste. Il en fut le disciple, il a été baptisé par lui et lui-même a baptisé comme lui. D’autres pensent que Jésus est Elie. Ce n’est pas vraiment faux puisqu’en Israël les plus fervents attendaient la venue du prophète Elie. Les miracles de Jésus sont d’ailleurs bien souvent un écho de ceux d’Elie.

Enfin, d’autres disent que Jésus est prophète. Or l’Ecriture annonce pour la fin des temps un grand prophète, un nouveau Moïse. Jésus est ce nouveau Moïse guidant le peuple dans sa pâque et lui offrant la loi nouvelle de l’amour.

Bref, les réponses des gens ne sont pas fausses mais ne suffisent pas.

La foi ne se résume pas à une vague opinion, aussi proche de la vérité puisse-t-elle être, ni même à une conviction qui nous anime le cœur. La foi est d’abord l’adhésion à une personne. C’est une rencontre personnelle et vivante avec Quelqu’un, Jésus. Jésus est unique, Il est le Verbe-fait-chair, l’Envoyé du Père. Nul ne peut l’égaler car « en Lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2,11).

Jésus est venu à nous pour se faire connaître et nous révéler le visage du Père car « qui m’a vu a vu le Père » a-t-il dit. Pour nous aujourd’hui, connaître Jésus, c’est laisser résonner en nous sa parole vivante et vraie, c’est contempler son visage dans la prière, lui qui est « l’image du Dieu invisible » (Col 1,15) le regarder, l’approcher, l’entendre, le toucher, le contempler, Lui le Verbe de Vie (1 Jn 1,1), jusqu’à reconnaître en lui, comme Pierre, « le Christ, le Fils du Dieu Vivant ». (Mt 16,16)

Cependant, l’Evangile nous montre que cette connaissance ne suffit pas. « Pour vous qui suis-je ? » Cette question appelle à la conversion, car répondre à la question de Jésus, ce n’est pas seulement prononcer un énoncé, c’est entrer dans une communion. Pour cela, il faut quelque chose d’autre, quelque chose comme de l’amour. Sans cet amour, nous serions comme beaucoup aujourd’hui qui savent sur Jésus des choses justes. Mais toutes les belles paroles sur Jésus ne répondent pas à la question : « Qui suis-je pour toi ? M’aimes-tu ? Es-tu prêt à me donner ta vie, à faire de ma présence le centre de ta vie, le secret de ton existence ? » Oserons-nous, oserai-je répondre oui ? Seul l’amour peut nous y engager.

« Si quelqu’un m’aime, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12,26) Poussés par l’amour, à la Parole de Jésus, nous pouvons prendre le large et jeter les filets, apprendre à pardonner et à prier Dieu notre Père. Nous avons entendu tout à l’heure avec quelle vigueur l’apôtre saint Jacques exige que la foi produise des œuvres d’amour. « Si quelqu’un prétend avoir la foi alors qu’il n’agit pas, à quoi cela sert-il ?» Et l’apôtre interroge : « Cet homme-là peut-il être sauvé par sa foi ? » (Jc 2,14) Pour croire, il nous faut donc aimer en acte et en vérité.

C’est à ce stade que nous rencontrons le point le plus délicat sur lequel Pierre a jadis trébuché et achoppé. Il n’est pas d’amour qui ne soit solidarité, communion avec l’autre. Jésus a aimé l’homme jusqu’à communier à sa souffrance, à sa mort et il appelle ses disciples à le suivre sur le chemin de l’enfouissement.

Or Pierre refuse cette logique de l’amour fou de Dieu et il passe devant Lui. Il barre la route à Jésus qui lui réplique : « Passe derrière moi Satan ». Et nous, frères et sœurs, combien de fois par jour passons-nous devant Jésus ?

Il faut être derrière Lui et non devant. « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera » (Mc 8,34-35). Ce mystère est grand. Jésus nous invite à mourir d’amour pour revivre à la vraie vie. Jésus a tellement mis sa foi en l’homme son frère qu’il a subi, pour le faire revivre, sa propre mort !

« Voici l’homme » dira Pilate à la foule qui demandait la mort de Jésus. C’est sur la croix que Jésus nous est le plus proche. Mourir avec Lui, c’est revivre avec Lui. La foi nous conduit jusqu’à ce point ultime de notre vie.

«Pour vous qui suis-je ?» nous répète aujourd’hui Jésus.

Frères et sœurs, que notre vie s’accorde avec ce que nous croyons. Que notre amour dise Celui en qui nous croyons. Le Fils de l’homme trouvera-t-il la foi sur la terre quand il viendra ? A nous de jeter le feu de la foi sur la terre par la sainteté de notre vie. Marchons en Jésus, enracinés et édifiés.

Temps liturgique :

Retrouvez-nous sur les réseaux

La vie de la paroisse

Pour ne rien manquer

Abonnez-vous à notre lettre d'informations

Vous recevrez chaque mois nos dernières actualités.

Pour aller plus loin

Bulletin paroissial