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En quoi la venue de Jésus Christ a-t-elle changé la vie de l’humanité ?

"Voici la Servante du Seigneur"
Homélie

Nous pouvons nous interroger : en quoi la venue de Jésus-Christ a-t-elle changé la vie de l’humanité ? Deux mille ans après, le constat peut paraître bien sombre.

Chers frères et sœurs,

Le début de l’évangile de Marc nous témoigne des premiers pas de Jésus Christ dans sa vie publique, c’est-à-dire de sa mission qui le mènera à la Croix et à la Résurrection. Pour mener à bien sa mission, il proclame l’Evangile, et il appelle des hommes à devenir à sa suite des pêcheurs d’hommes, ce sont les apôtres qui auront comme successeurs les évêques et ceux qu’ils ordonnent à ses côtés, les prêtres.

Mais au point de départ, au préalable de cette mission, Jésus nous dit le contenu de la Bonne Nouvelle, de l’Evangile, son message central : « Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche ». Jésus fait coïncider sa venue avec le règne de Dieu. (Qu’est-ce que le règne de Dieu ?) Le règne de Dieu, Israël y croit et l’attend depuis longtemps, c’est un règne de paix, de justice, et de joie. Souvenez-vous d’Isaïe que nous avons tant lu à Noël : lorsque le règne de Dieu sera là, « le loup habitera avec l’agneau, la panthère reposera avec le chevreau », c’est une belle image pour dire le monde sera réconcilié, la royauté de Dieu c’est une réconciliation, non plus une domination et une violence, mais une royauté d’humilité et de douceur. Jésus annonce donc la proximité de cette royauté, de cette réconciliation, elle est pour maintenant par lui, le réconciliateur, le rédempteur de l’humanité tout entière.

Alors, pourquoi ne vivons-nous pas dans cette paix et cette réconciliation ? nous pouvons nous interroger : en quoi la venue de Jésus-Christ a-t-elle changé la vie de l’humanité ? Deux mille ans après, le constat peut paraître bien sombre. Notre monde est en guerre comme le redit le pape, les inégalités ne cessent de se creuser entre une élite vieillissante et possédante et une masse jeune et désemparée, celle que nous voyons se presser aux portes de notre vieux continent, l’humanité est troublée dans sa propre perception d’elle-même, et nous en aurons la triste démonstration avec les états généraux organisés en prévision des nouvelles lois de bioéthique, des pans entiers de l’Église s’effondrent et vont continuer de s’effondrer. Alors où est-il le règne de Dieu annoncé par Jésus ?

C’est qu’en fait, voyez-vous, le royaume de Dieu, le règne de Dieu n’est pas un ordre établi, une société chrétienne idéale dont certains nostalgiques d’un passé reconstitué peuvent nous abreuver, le royaume de Dieu est là où Dieu règne, où Dieu peut régner, c’est-à-dire le cœur de l’homme. La ligne de démarcation du royaume de Dieu n’est ni dans une époque, ni dans des lieux physiques, elle est dans notre cœur. Un grand théologien du début de l’ère chrétienne, saint Ephrem, notait :

« Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous. Si le Fils de Dieu demeure en vous, le Royaume de Dieu y est aussi. Au dedans de vous se trouvent les richesses du ciel si vous le désirez. Le Royaume de Dieu est en vous, pêcheurs, si vous le voulez. Rentrez en vous-mêmes, cherchez avec plus d’ardeur, et vous le trouverez sans beaucoup de peine. (…) Entrez en vous-mêmes et demeurez dans votre cœur, car Dieu s’y trouve. »

La question qui se pose donc à nous est la suivante : en nous-mêmes, quand nous rentrons en nous-mêmes « qu’est-ce qui a de l’influence sur nous ? Qui règne en moi ? Dieu ou bien les hommes ou même les choses ? c’est le point sur lequel je vous invite à présent à méditer : il n’est pas question de diaboliser le monde, même s’il ne faut pas être dupe de l’action de Satan, mais de rentrer en vous-mêmes. Visitez intérieurement les lieux importants de votre existence : vos relations, vos amitiés, vos amours, sont-elles toujours à l’image de l’amour gratuit et tout donné de Jésus Christ, ou sont-elles marquées par le profit et les désirs égoïstes ? Vos études, est-ce que vous vous y adonnez avec ce même don gratuit de vous-mêmes, avec générosité et souci du bien commun qui caractérise le règne de Dieu, ou bien les négligez-vous au point qu’elles sont secondes dans votre existence ? Vos loisirs et vos temps libres, y compris vos fêtes, sont-elles marquées de la joie de Dieu et de son amitié, ou bien par l’instinct et les passions. Y a-t-il du temps pour Dieu dans votre vie, du temps pour le rencontrer dans la prière ou bien meublez-vous tout ce qui vous reste de temps par un surcroît d’activités ? Un évêque disait, quand je n’ai rien à faire, je vais prier.

C’est dans chaque acte de votre vie, de votre intelligence et de votre cœur que se joue le règne de Dieu. Voulez-vous qu’il règne dans vos existences, que sa paix et son pardon livré à la Croix, recueillis et vécus dans les sacrements, médités dans son évangile, voulez-vous que cette paix et ce pardon guérissent votre cœur ou non ?

Le Royaume de Dieu dépend de chacun de nous et de notre détermination à nous convertir, c’est-à-dire à tourner nos vies vers Dieu, comme les tournesols se tournent vers le soleil.

Pour cela, il y a besoin d’ouvriers, de pêcheurs d’hommes, d’hommes parmi nous qui consacreront leur vie à Dieu, et au service de leurs frères et de l’Eglise. Ces hommes et ces femmes consacrés sont le signe du Royaume de Dieu, du Christ qui se donne. Vous savez, si peu d’hommes répondent à l’appel de Dieu, ce n’est pas que Dieu n’appelle pas, c’est que trop souvent les chrétiens n’appellent pas, tant leur cœur ne cherche pas le règne de Dieu. Personne ne se lèvera pour être pécheurs d’hommes, s’il n’y a pas une ambiance du règne de Dieu dans nos communautés, si nous n’exprimons avec force et persévérance notre besoin d’être soutenu par le Christ dans notre vie.

Je vous invite ce soir, je renouvelle l’encouragement à rendre grâce déjà pour toutes les belles choses à travers lesquelles Dieu vous a manifesté son Royaume. Je suis certain que vous avez tous une raison de dire, « dans ma vie cette semaine, le Royaume de Dieu s’est approché de moi » (regardez en vous-mêmes) ; présentons au Seigneur notre action de grâce et prions-le de nous conduire à lui encore et toujours.

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