Il y a quatre ans, je passais une magnifique année de « stage paroissial » ici à Talence, comme séminariste. Je ne pensais pas revenir si vite au même endroit pour une nouvelle mission comme prêtre !
Je rends grâce à Dieu de me permettre de commencer le ministère dans un contexte connu et dans une paroisse où l’on s’ennuie peu. Cependant, en 4 ans, des visages ont changé. C’est pourquoi je voudrais prendre le temps de me présenter rapidement.
J’ai été ordonné pour le diocèse de Bordeaux le 26 juin dernier mais je viens de Niort à l’origine : j’y suis né en 1990. C’est là, au sein d’une famille nombreuse, que j’ai grandi humainement et dans la foi. C’est là aussi que j’ai pensé pour la première fois à devenir prêtre, en Première-Terminale (il n’y a pas eu un moment particulier dont je me souvienne avec précision).
Il m’a fallu tout le temps de mes études dans l’énergie et l’environnement que j’ai suivies à Nancy et même une année supplémentaire avec l’association Le Rocher, à Marseille, pour discerner et répondre à cet appel au sacerdoce. Comme Pierre qui entend Jésus lui demander : « M’aimes-tu ? » (Jn 21), j’ai voulu répondre amoureusement par la consécration de ma vie à son service et celui de l’Église.
Et c’est l’Église – via Mgr James et la communauté de l’Emmanuel – qui m’envoie chez vous pour mes premières années de ministères : quelle joie ! Je vais découvrir plus en profondeur ce qui fait la vie d’un prêtre en paroisse, coopérateur du curé dans de multiples missions : préparation baptême, préparation mariage, catéchisme, aumônerie du lycée, école saint-Genès… Je serai particulièrement présent sur la chapelle de la sainte Famille et espère y tisser de beaux liens de fraternité pour que Dieu et le prochain soient toujours mieux servis et aimés.
Il est donc temps pour moi de passer de la théorie (même si on ne fait pas que ça au séminaire) à la pratique (même si, paraît-il, on réfléchit aussi en paroisse). Je vivrai ce passage avec vous, alors d’avance pardon pour mes erreurs de débutant et merci pour le don de vous-mêmes au Christ. C’est là l’essentiel !
Qu’est-ce qu’un prêtre et quelle est la mission du prêtre pour vous ?
Si je devais définir rapidement ce qu’est un prêtre, je dirai qu’il est celui qui donne Dieu aux hommes en se donnant lui-même. Par les sacrements qu’il célèbre, par l’écoute et l’accompagnement pastorale qu’il assure, par son exemple de vie chrétienne (comme il peut…) il permet que Dieu se fasse proche de tous. Sa mission est donc simple : en se donnant, mener les hommes au Christ.
Quand et comment avez-vous entendu l’appel au sacerdoce ?
J’ai commencé à me poser sérieusement la question du sacerdoce en première-Terminale, alors que j’habitais Niort. J’ai eu la chance de recevoir la foi dans ma famille et de l’associer rapidement à la dimension du service grâce au scoutisme. Au moment de faire de choix de vie, le sacerdoce m’a paru être un chemin possible pour une vie heureuse et donnée au service des autres. A l’époque, je considérais le prêtre comme un super-chrétien, seul moyen de vivre ses engagements à fond. Heureusement, j’ai eu la chance d’être accompagné et de prendre tout le temps de mes études pour préciser cette vision et comprendre qu’en fait, le prêtre est l’homme au service des autres et non pas juste celui qui a plus avancé sur le chemin de la sainteté…
Pourquoi avez-vous répondu oui à cet appel du Christ ?
La raison fondamentale est que précisément, c’était le Christ qui appelait. Si Dieu est toute bonté, comment pourrait-il m’appeler à quelque chose qui n’était pas pour moi ? Par ailleurs, le oui à cet appel ne s’est pas fait à un moment identifié dans ma vie : il s’est confirmé au fur et à mesure que j’avançais vers Dieu pour lui répondre. Le vrai oui définitif est donné le jour de l’ordination diaconale et confirmé le jour de l’ordination sacerdotale.
Quel a été votre parcours avant le séminaire ?
J’ai fait des études d’ingénieur dans l’énergie et l’environnement. Toute la question nucléaire m’intéressait énormément : ses possibilités comme ses défis et ses dangers. Je me suis formé à l’école des Mines de Nancy. Mais avant de rentrer au séminaire, j’avais également besoin de mettre l’Evangile en pratique. C’est pourquoi j’ai fait un an de volontariat avec le Rocher à Marseille. Et je me suis aperçu que justement la pratique est bien plus difficile à gérer que la théorie dans la prière. Mais quelle joie quand elle porte du fruit en soi et chez les autres !
Que vous ont apporté l’année de discernement, puis les six années de formation au séminaire, l’expérience de la vie fraternelle/communautaire ?
Euh… Beaucoup de choses, qu’il serait bien long d’énumérer comme cela… Je retiendrai particulièrement la structuration lente et progressive de mon intelligence par les cours de philosophie et de théologie, la maturation profonde de mon affectivité par la vie fraternelle, et les nombreuses formations, l’exercice de ma liberté toujours en discernement par les très nombreuses sollicitations d’une vie de séminariste, la formation heureuse d’un cœur de pasteur par les apostolats, les services, la vie de prière et surtout la grâce de Dieu. Nous sommes à une époque où l’Église doit se confronter à d’immenses et nombreux défis. J’ai bien conscience que je ne pourrai pas y répondre seul : c’est avec les autres prêtres et tous les frères et sœurs laïcs que des solutions pourront être trouvé pour annoncer toujours le salut que Dieu propose aux hommes.
Quel merci voulez-vous dire aux proches et aux amis de la communauté qui soutiennent la longue formation des prêtres par leur prière et leurs dons ?
J’ai pris de plus en plus conscience à cours des années de la qualité de notre formation au séminaire. Nous avons une chance incroyable de ne pas avoir à nous préoccuper outre mesure de la manière dont tout cela est financé ou porté dans la prière : ça nous permet de nous concentrer sur notre formation afin qu’un jour, si Dieu le veut, nous soyons des prêtres pour ceux qui nous ont soutenu durant toutes ces années. La plupart me resteront inconnus mais à travers leurs prières et leurs dons, ils auront laissé une marque en moi : la conscience que nous sommes formés, pour tout le peuple chrétien et grâce au peuple chrétien. Alors merci à vous tous qui nous soutenez dans nos années de séminaire. C’est aussi vous qui avez fait de moi le prêtre que je suis aujourd’hui pour vous. Au séminaire, nous prions pour vous et vos intentions tous les jours aux laudes et aux vêpres. Je garderai cette habitude pendant ma vie sacerdotale : soyez bénis !
Père Basile